Programmés pour se dérouler de février 2010 et décembre 2012, les travaux de réaménagement de la prestigieuse rue Alsace-Lorraine, axe nord-sud de la ville, visent à muer en zone piétonnière et cycliste cette grande voie haussmanienne, tout en la reverdissant avec la plantation de groupes d'arbrisseaux de moyenne hauteur. La création de ce grand axe au XIXème siècle fut à l'origine de la destruction controversée en 1869 de toute la partie sud du remarquable couvent des Augustins, dont un immense réfectoire surmonté du dortoir des moines ; la partie nord-est nous est heureusement parvenue intacte, abritant depuis 1791 le musée municipal des beaux arts, connu notamment pour la richesse de ses collections de sculptures romanes, provenant pour la plupart des démolitions effectuées dans les abbayes toulousaines, comme l'abbaye de saint Sernin, le couvent des Jacobins, la Basilique de la Daurade, le couvent des Cordeliers ...
LES ORDRES RELIGIEUX A TOULOUSE
Le 12eme siècle, dit siècle de Saint- Bernard, fut celui des cisterciens, de ces moines vivant dans le dépouillement absolu du travail de leurs mains et de prière dans des abbayes coupées du monde et du siècle, expression d'une société rurale, où est prégnante l'idée que par la vie sainte qu'ils mènent au fond de leur solitudes et par leurs prières, quelques saints hommes peuvent rachèter les péchés du monde et intercéder pour l'accès de tous au Paradis. Même les plus sombres crapules de l'époque, les seigneurs les plus cruels et sanguinaires de ce temps, rachètent leur place au paradis par leurs dons généreux aux plus saints parmi les saints, les moines cisterciens.
Mais la société évolue profondément au 12ème siècle ; deux facteurs, apparus en filigrane au 10ème, avec la fin des grandes invasions, sont les vecteurs de cette prodigieuse expansion qui transforme l'europe entière après les siècles de repli :d'abord, la croissance démographique ; lente, insensible d'abord, elle s'est accélérée au point qu'en deux siècles la population a triplé. Pour nourrir toutes ces nouvelles bouches, elle est à l'origine de la plus grande campagne de défrichement que connaîtra l'europe occidentale : c'est la moitié du territoire qui sera défrichée et mise en culture ("artiguer" dit-on en langue d'oc, "essarter" en langue d'oil), qui donneront à nos campagnes l'aspect traditionnel qui est le leur ;cela va de pair avec un enrichissement général, bien sur distribué de manière infiniment injuste, mais dont tout le monde profite peu ou prou, essentiellement les nobles et les gens d'église qui ne représentent que 5% de la population mas en absorbent la quasi-totalité ; expansion démographique, économique, et territoriale bientôt avec les croisades pour reconquérir le tombeau du Christ à Jérusalemen, dont la première est prêchée par le Pape en 1098, et qui projette pour quelques siècles l'occident chrétien vers des terres jusque là inconnues.
Cet enrichissement, l'usage qu'en font les abbayes bénédictines, ces abbayes qui au plus profond des siècles sombres ayant suivi la dissolution progressive de l'empire romain ont conservé et transmis la culture antique fondement de notre société, notamment "Cluny" qui en est la quintessence (selon le concept que l'abbaye constitue le Palais de Dieu sur terre, les moines en étant la cour terrestre ; à ce titre, les abbayes doivent être plus grandes et plus luxueuses que les palais des empereurs terrestres, les moines s'épuisant dans des célébrations ininterrompues, participant par cette liturgie au décorum somptueux, accompagnée par le "choral viril, violent, brutal des moines" (G.Duby) au combat éternel entre le mal et le bien, dont ils constituent l'avant garde divine sur terre, jamais en repos pour lutter contre le mal et arracher les âmes des morts du purgatoire), provoque une grave crise de conscience.
Dès la fin fin du 11e siècle, apparaît une remise en cause de l'institution monastique sous forme d'une aspiration vers un retour à la pauvreté, la simplicité évanlégiques ; cette recherche d'absolu peut prendre un tour révolutionnaire, comme pour les cathares en pays d'oc, avec le rejet de l'institution religieuse et le retour à la pureté du nouveau testament, prêché par l'exemple d'hommes allant toujours par deux, dépourvus de tout bien terrestre, les "bonshommes" ; mais elle est aussi présente au sein de l'institution, que des esprits les plus éclairés, veulent réformer de l'intérieur, dans la soumission au Pape et aux Evêques telles que définies par la règle de saint Benoît : les Camaldules apparus dès 1013 mais officiliasés par le Pape en 1072 (aujourd'hui disparus), les Chartreux crés en 1084 par saint Bruno, qui est venu étudier pendant quelques années à Molesmes auprès de saint Robert, et surtout les cisterciens, ces bénédictins qui ont suivi en 1098 l'abbé Robert de Molesmes jusqu'au tréfond d'un marais bourguignon inhospitalier à Cistel pour y vivre leur foi dans la plénitude de la règle bénédictine, dans le silence, l'ascétisme le plus total, avec des offices religieux simplifiés et écourtés, pour permettre aux moines de gagner leur vie par la vertu de leur seul travail, érigé au rang de valeur cardinale.
L'expansion cistercienne dans toute l'europe est fulgurante, historiquement unique : 750 abbayes érigées en un siècle et demi, toutes de simplicité et de rigueur, sans ornementation inutile, sans finalité autre que la parfaite intégration au travail manuel des moines et la simplicité liturgique. Beaucoup, notamment dans le sud-ouest, sont encore debout et constituent des haltes touristiques d'exception ... Mais malgré le triomphe cistercien marqué par l'élection de hauts dignitaires religieux issus de leurs rangs (dont plusieurs papes !), malgré la reconnaissance et le prestige immense accordé à cet ordre au-travers l'action de Bernard de Fontaine, l'abbé de Clairvaux, dernier docteur de l'église, associé en tant qu'arbitre à la résolution des problèmes les plus importants du siècle, la mission qui lui est confiée lors de la création de l'ordre des templiers dont le concile lui demande d'écrire le "statut", la société poursuit sa révolution .... De rurale, elle devient urbaine et le basculement va bientôt se produire avec la prise de pouvoir économique et politique des villes ; les cisterciens sont omniprésents, mais désarmés : saint Bernard lui-même, venu prêcher le retour à la foi catholique en pays cathare, ne réussira pas sa mission et quittera Verfeil, après un débat public avec les Parfaits, sous les quolibets !
Toutes les entreprises pacifiques de reconquête menées ensuite par les ambassades cisterciennes au nom du Pape seront des échecs ; les abbés cisterciens, ascètes religieux et hommes du silence, étaient-ils préparés à une telle mission ? L'histoire répond par la négative, puisque l'aube du XIIIe siècle voit apparaître les ordres mendiants, façonnés sur cet échec :
- D'abord, en territoire occitan, sur les terres des Comtes de Toulouse et de Carcassonne où , suite à l'échec de ses ambassades, le Pape a lancé une croisade, seulement rejointe parce qu'ils trouvaient là motif à se tailler un fief par la dépossession des Comtes et Barons locaux, les fils puinés de seigneurs franciliens conduits par le légat du Pape, l'Abbé de Cîteaux Arnaud Amaury, qui espère en retour le riche archevêché de Narbonne, et dont l'action, la conduite et les paroles constituent une tâche sur la pureté cistercienne. Car, traversant le pays pour accompagner l'évêque d'Osma en Scandinavie, le chanoine dom Dominique de Gusman se rend compte que c'est seulement en pratiquant la prédication auprès des fidèles cathares, en allant au-devant d'eux, pieds nus, mendiant leur pain, à l'exemple des "Bonhommes", qu'ils seront ramenés vers la "vraie foi". Dom Dominique de Guzman, saint Dominique, ne participera pas à l'action génocidaire des croisés ; fidèle à ses convictions, il fonde à Toulouse l'ordre dominicain en 1215 qui met en oeuvre avec succès sa devise "apostolat et contemplation" au moyen de la prédication et érige le remarquable couvent des Jacobins, le premier de l'ordre Ce n'est qu'après la mort du saint, que le Pape Innocent III, par sa bulle "Excommunicamus" en 1223, crée le Tribunal de l'Inquisition dont les dominicains seront les fidèles serviteurs ; souvent nommés Grands Inquisiteurs, leur image est attachée à cette terrible institution, dont l'un des leurs, Bernard Gui, a défini les principes mortifères aux Jacobins.Parallèlement, en Italie du Nord, autour de saint François à Assise, qui fonde cet ordre de prédicateurs allant prêcher deux par deux, mais qui pour être crédibles ne doivent rien posséder, être plus pauvres que les plus pauvres de leur ouailles, et sans cesse faire oeuvre de prédication, vivant de leur travail manuel ou de l'aumône.
Pour mener à bien leurs missions de prédication itinérante, ces ordres ne sauraient être reclus dans des abbayes, mais doivent aller au devant des gens du peuple, avoir la plus grande proximité avec eux ; c'est pourquoi, lorsque le concile de Latran en 1215 demande à ces nouveaux ordres de choisir entre la règle traditionnelle de saint Benoît, qui impose la stabilté monastique et des conditions économiques drastiques, incompatible avec leurs missions, ils optent pour la règle de saint Augustin, moins précise plus souple et moins dirigiste sur le plan matériel, mais plus tournée vers le spirituel.
Ces deux ordres mendiants s'établissent donc très tôt à Toulouse : 1215 pour les dominicains, 1222 pour les franciscains (frères mineurs) ; bien que tous deux assujetis à la "Règle de saint Augustin", ils ne sont en rien impliqués dans la construction du couvent des Augustins en centre-ville, à l'endroit même où s'élevait la ville romaine antique.
L'INSTALLATION DES ERMITES DE SAINT AUGUSTIN A TOULOUSE
La paternité en revient à un autre ordre, les Ermites de Saint-Augustin (Ordo Eremitarum Sancti Augustini), dernier ordre mendiant né tardivement dans la seconde partie du XIIIe siècle,, en 1256 de la volonté du Pape Alexandre IV de poursuivre la mise en oeuvre les décisions du concile de Latran IV (11 au 30 Novembre 1215, consacré notamment à la réfutation de la doctrine cathare) interdisant la multiplication des ordres religieux, qui a souhaité la fusion en un seul ordre de diverses congrégations érémitiques italiennes pratiquant la mendicité ; il sera par la suite intégré aux ordres mendiants par Boniface VIII en 1298, devenant le quatrième de cette famille qui a en commun de vivre sous la règle de saint Augustin, d'avoir fait voeu de pauvreté et de vivre d'aumône et dont la prédication est l'activité essentielle, qui comprend en sus les dominicains, les franciscains (frères mineurs, ou "cordeliers" en france), et les Carmes.
Les Ermites de saint Augustin arrivent très rapidement à Toulouse, en 1269, à l'initiative des chanoines réguliers de la basilique saint Sernin, qui s'étaient engagés à leur construire un couvent en échange de terres et de droits dont les nouveaux arrivants avaient déjà bénéficié par don ; leur établissement eut lieu hors les murs de la ville, à proximité de la Porte Montolieu ; mais ce lieu leur parut rapidement inapproprié et inadapté, notamment du fait de la proximité des fossés de la ville, qui servent alors d'égout !
Mais ils se heurtent alors au refus de l'évêque : outre les chanoines de la Cathédrale saint-Etienne et les chanoines de la Basilique saint Sernin, les ordres religieux sont fortement représentés dans la ville : les bénédictins sont bien établis dans la ville par les prieurés de saint Pierres des Cuisines et l'abbaye de la Daurade, toutes deux érigées alors en prieurés des moines cluniciens de saint Pierre de Moisssac ; les cisterciens sont hors les murs mais possèdent deux collèges renommés, le collège saint Jacques pour Notre-Dame de Granselve, et 21, rue Boulbonne pour la maison crée par les cisterciens de Mazères ; enfin, les nouveaux ordres prêcheurs ont investi la ville : c'est le berceau de l'ordre dominicain, qui édifie aux Jacobins un grandiose couvent, comme le font non loin de là les Franciscains aux Cordeliers. Malgré l'opposition des chanoines de saint Etienne, les Carmes ont entrepris en 1264 la construction d'un couvent sur des parcelles achetées aux juifs, avec l'accord du Comte de Toulouse Raymond VII, et ne font qu'en renforcer l'implantation avec de nouvelles acquisitions et la construction d'une grande église en 1277.
Les ermites de saint-augustin, avec patience et détermination, vont cependant y parvenir ; ils profitent pour cela de l'accès au pontificat le 24 Juillet 1305 de l'ancien évêque de saint-Bertrand-de-Comminges, devenu archevêque de Bordeaux, Bertrand de Got, sous le nom de Clément V et du refus du souverain pontife de s'installer au Palais du Vatican ; après son couronnement en 1305 à Vienne, le Pape fit un détour en bourgogne, avant de rentrer en Guyenne anglaise où il avait semble-t-il l'intention de s'installer. Mais alors que le roi de France Philippe IV le Bel a lancé son attaque contre les Templiers et exige du Pape qu'il cautionne cette entreprise, Clément V traîne encore des pieds et pour ne pas irriter plus encore Philippe-le-Bel va s'installer en 1309, provisoirement croyait-il dans le Comtat Venaissin, fief pontifical, où se dérouleront neuf pontificats et sera édifié le Palais des Papes d'Avignon.
En Janvier 1309, alors que Clément V a quitté la Guyenne pour le Comtat Venaissin et fait halte à l'abbaye cistercienne de Bonnefont, en Commminges, à côté de Saint-Gaudens, une délégation d'ermites toulousains est reçue par le saint Père et obtient l'autorisation d'acquérir des terrains en centre-ville pour y édifier un couvent. Bien que cette autorisation ait été confirmée par acte notarié sous le patronage de Gaillard de Preyssac, Evêque de Toulouse de 1305 à 1317, le chapitre de la Cathédrale et le Prévôt font un procés aux ermites, qui va durer 17 ans.
Alors que les ermites ont malgré tout entrepris, avec le concours de Jean-de-Lobres, maître d'oeuvre de la Cathédrale Saint-Etienne, la construction d'une église sur ce qui est aujourd'hui la rue des Arts, sur des terrains dont la propriété leur est en partie déniée par le chapitre de Saint-Etienne, le procès va leur apporter une première satisfaction en 1318 : en effet, l'un des motifs soulevés par le Chapitre pour s'opposer à l'édification du couvent était l'application d'une règle qui postulait que deux églises ne pouvaient se trouver à moins de 140 cannes (la canne valant approximativement 2 mètres) l'une de l'autre. Hors, l'intervention d'arpenteurs officiellement saisis pour mesurer la distance à vol d'oiseau entre les deux édifices détermine qu'ils se trouvent à 169 cannes l'un de l'autre.
Mais de procès en appel, ce n'est qu'en 1327 que la situation trouvera son règlement définitif : les ermites doivent régler une somme de 3500 livres pour dédommager le chapitre des trois maisons lui appartenant présentes sur le terrain du futur couvent, lui verser tous les ans à la Toussaint une somme de 2 florins d'or, célébrer des messes à la disparition de chaque chanoine, participer à toutes les pocessions épiscopales. et concéder aux chanoines une partie de la cire et des draps reçus pour chaque enterrement.
L'EDIFICATION DU COUVENT DES AUGUSTINS
Plusieurs décennies seront nécessaires, l'avancement par pallier des travaux étant étroitement lié aux ressources financières disponibles, notamment au-travers les dons des notables soucieux d'acquérir leur part de paradis, qui viendront à plusieurs reprises en aide aux ermites.
Dès 1327, ils débutent la construction de l'église dans sa totalité, ainsi que des différents bâtiments entourant le futur cloître. Jean Lobres, architecte de la cathédrale saint Etienne, y participe, prenant en charge la construction du chevet.
En 1341, les fondations du couvent sont quasiment achevées ; l'église est décorée intérieurement et reçoit à proximité du choeur un clocher en plan carré de forme campanilaire, hors d'oeuvre comme aux Jacobins, à proximité du choeur ; débute la même année la construction de la partie orientale du cloître, à côté de la salle capitulaire, qui est couverte..
Les travaux du cloître se poursuivent jusqu'en 1396 et sont l'oeuvre du pierrier Jean Maurin, qui construit les galeries Sud, Ouest et Nord, en harmonie avec la partie orientale qui était l'oeuvre de son Oncle, Jacques Maurin ; plusieurs chapelles viennent également compléter ce cloître.
La chapelle Notre-Dame de Pitié, offerte en 1327 par l'Evêque de Toulouse Gailhard de Pressac aux Ermites, sur le modèle des Jacobins, constituait la salle capitulaire. Mais le gouverneur du Languedoc, Louis d'Anjou, s'appropria la chapelle et en fit modifier les ouvertures, obligeant les ermites à construire une nouvelle salle capitulaire au sud, dans le même corps de bâtiment.
Cette expansion va être interrompue par le grand incendie qui, en 1463, à la suite de l'imprudence d'un boulanger, ravagea pendant 15 jours une grande partie de la ville de Toulouse.
La quasi-totalité des toits du couvent s'écroulent.
De par la volonté des fidèles et l'intervention du Pape Innocent VIII, qui en 1487 accorde des indulgences aux donateurs pour la reconstruction, ils seront refaits à partir de 1495 par les maçons Martin Pujol et Pierre d'Arroye et rapidement menés puisque l'église put être une nouvelle consacrée le 30 juin 1504.
Lorsque le 14 septembre 1550, la foudre s'abat sur le clocher, détruisant la flèche et les étages supérieurs, les difficultés financières et matérielles des ermites sont telles qu'ils doivent renoncer à une reconstruction à l'identique : le clocher perd donc un étage et demi et se présente désormais tel que nous le connaissons.
VIE DU COUVENT JUSQU'A LA REVOLUTION
Mais, comme les autres ordres, ils connurent entre le XVIe et la Révolution une baisse continue : 140 en 1518, 60 en 1649, 31 en 1680, quelques unités lors de la révolution.
Cette crise va de pair avec un amenuisement des ressources qui rend difficile l'entretien du couvent et son adaptation aux nouvelles conditions de vie.
Pourtant, il n'eurent pas à souffrir particulièrement des terribles fléaux que constituèrent la guerre de cent ans (1337 - 1453), puis les guerres de religion (seconde moitié du XVIe siècle) ; pendant ces heures sombres, les ermites s'étaient placés sous le protection de l'église catholique et de la monarchie, accueillant même en 1565 le roi Charles IX venu présider une session des états du Languedoc réunie dans le grand réfectoire du couvent.
Les destructions les plus graves sont l'oeuvre d'une bande de pilleurs qui, en 1542, s'introduisit dans le couvent pour voler ou détruire la bibliothèque, les archives, l'intégralité du linge, des objets liturgiques et mobiliers précieux, des titres et espèces ; malgré l'excommunication dont ils furent frappés, les pillards ne furent jamais arrêtés et le couvent ne put récupérer les biens volés.
Le couvent ne subit que peu de dommages lors de la révolution française ; mais les lois du 13-02-1792 de suppression des ordres religieux contemplatifs, d'interdiction des voeux et de fermeture des monastères, complétée par la loi du 06-04-1792 interdisant le port de l'habit religieux et supprimant les ordres religieux et congrégations signent son arrêt de mort et contraignent les quelques ermites encore sur place, à quitter définitivement.
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UNE NOUVELLE VOCATION : MUSEE
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en 1823, le Conseil Municipal, sur proposition de l'architecte Virevent, fait abattre les murs de séparation entre Sacristie, Chapelle ND de Pitié et salle capitulaire pour constituer une salle unique d'exposition ; en 1831, le Conseil Municipal accepte la proposition de l'architecte Vitry de transformer le musée en "Temple des Arts", élevé sur pilotis dans l'église même ; les fenêtres hautes du flanc sud sont cassées de manière arbitraire, ce qui vaudra à Toulouse le qualificatif de "patrie du vandalisme" délivré par le Comte de Montalembert ; afin de faire disparaître le caractère religieux de l'édifice, Vitry suspend à la voûte gothique une voûte en berceau plein cintre à la PHilibert De Lorme !enfin, en 1868, pour permettre la création de deux grands axes haussmaniens devant se croiser à angle droit devant le couvent (rue Alsace-Lorraine et rue de Metz), le magnifique réfectoire, surmonté du dortoir des moines, malgré un avis favorable de l'Inspecteur des Monuments historiques pour classement de l'édifice, sera détruit.en 1873, Viollet-le-Duc est commis pour achever le musée et restaurer les bâtiments existants. La partie la plus importante est la construction, le long de la rue Alsace, d'une nouvelle aile dont la construction s'échelonna sur trente ans, et mit un terme en 1901 aux travaux du nouveau musée .
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Les travaux menés au XXeme sont des aménagements intérieurs destinés à améliorer l'accessibilité du Musée et mettre en valeur les collections uniques qu'il recèle.