LA PORTE DES COMTES ET L'ENFEU DES COMTES DE TOULOUSE
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Dirigeons-nous vers le croisillon sud du transept. Le double portail formant la "porte des comtes" présente un ensemble de chapiteaux caractéristiques des premiers balbutiements de la sculpture romane, puisque antérieurs aux années 1082-1083. Nous sommes là face au plus ancien portail de la Basilique ; il comporte deux baies jumelles, avec des portails inspirés de ceux des villes romaines, qui donnent accès au transept.
Trois reliefs en ornent la façade au-dessus des portes : au centre, le plus important, encadré par deux lions, la été burinée pendant la révolution ; il a conservé sur son arcade la gravure : "Sanctus Saturninus", indiquant qu'elle comportait une représentation du saint Patron de la Basilique, Saint Saturnin ; ceux des extrêmités ont également été détruits.
Les colonnes qui encadrent le portails se terminent par des chapiteaux historiés mettant en scène damnation et salut de l'âme, version médiévale du vice et de la vertu.
Ces chapitaux historiés sont très anciens, car antérieurs aux années 1082-1083 :
La plus célèbre est celui de "Lazare et du mauvais riche" ; le riche est assis à sa table et mange sans la moindre attention pour son entourage ; Lazare se trouve à sa gauche, affamé, appuyé sur un bâton. Seuls des chiens qui lui lèchent les pieds lui montrent de l'intérêt. Sur la suivante, l'âme de Lazare, sauvée, figure dans une mandorle que deux anges élèvent : il a gagné la vie éternelle.
Les suivants concernent les péchés et les vices, les tourments éternels que subiront ceux qui se rendent coupables des péchès capitaux :
- l'avare est pendu avec une énorme bourse lestant son cou ;
- deux serpents mangent les seins nus de la femme luxurieuse ;
- un monstre à une tête et deux corps mange la tête d'un damné coupable d'abus de nourriture et de boisson ;
- deux démons triturent avec une sorte de fourche la bas-ventre de l'homme luxurieux.
Sur la colonne centrale, une scène énigmatique :
- un homme assis, tenant un bâton se termiant en volute, essaie de se lever ; deux personnages semblent le soutenir en tenant ses avant-bras levés.
A gauche de la "Porte des Comtes", dans une niche du mur de la Basilique, l'ENFEU des Comtes de Toulouse ; l'Enfeu est un sarcophage, ou un ensemble de sarcophages, encastré dans le mur d'un édifice religieux, généralement réservé à la noblesse. Ceux de St Sernin, très dégradés, ont été remplacés par des moulages et sont maintenant présentés à l'intérieur de la Basilique ; ils contenaient la dépouille des Comtes de Toulouse Guillaume Taillefer (1030) et de son fils, Pons III.