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Trésors d'une basilique mediévale

reliquesToute l'architecture et l'histoire de la basilique Saint-Sernin ne peuvent être comprises hors de deux réalités religieuses :

  • le pélerinage
  • le culte des reliques

La Basilique Saint Sernin est l'église de France la plus richement dotée en reliques de saints ; elles sont au nombre considérable de 128, dont six reliques des Apôtres. Seul le VATICAN peut se comparer à la basilique Saint-Sernin sur ce point, vu qu'il est le premier au monde.
Les reliques sont les restes d'un saint, soit corporels, soit objets matériels ou morceau de vêtements qui furent siens.

Parce que sa vie fut exemplaire d'une foi remarquable, le Saint est proche de Dieu et peut intervenir en faveur du croyant qui l'invoque
Ils sont conservés dans des coffrets, souvent en métaux précieux et richement décorés ; à saint Sernin, ces reliques sont présentées dans le déambulatoire et la crypte.

Ceux-ci avaient pour but de célébrer et d'honorer les saints et, à travers eux, le Christ ressuscité.
La foi médiévale avait une forte perception de la réalité du péché. Une grande préoccupation de la mentalité religieuse était pour chacun de faire son salut, malgré ses péchés, et de passer, au moment de sa mort, de ce monde en paradis, évitant la damnation éternelle.
Les pélerinages et la vénération dont étaient entourées les reliques pouvaient être un moyen d'expier des fautes parfois lourdes. Ils avaient le plus souvent pour but de solliciter la protection et l'intercession puissante des saints les plus réputés et les plus populaires, à l'occasion de toutes les circonstances importantes de la vie, ainsi que de remercier pour un bienfait obtenu.

Le tombeau de St Saturnin,
sous son baldaquin
tombeau st saturnin

La basilique Saint-Sernin fait donc partie de cette catégorie que l'on appelle "église de pélerinage", par son plan caractéristique : deux doubles collatéraux de part et d'autre de la nef centrale, puis un déambulatoire, dispositif permettant la circulation des pélerins sans perturber les offices des chanoines. Le déambulatoire, au chevet de l'église, entoure le tombeau de saint Saturnin élevé sous le baldaquin baroque qui remplaça, au milieu du XVIIIe un premier baldaquin gothique élevé au XIIIe siècle.

C'est par le transept septentrional que l'on accède directement aux chapelles "de la Crucifixion" et à celle "des âmes du Purgatoire" ; à l'opposé, le transept occidental ouvre sur les chapelles "de la Vierge Marie" et de "Ste Germaine" ; les cinq chapelles rayonnantes de l'abside sont directement liées au déambulatoire ; du nord au sud, il s'agit de "la chapelle de l'Immaculée Conception", de "la chapelle Saint-Georges", de "la chapelle du Saint-Esprit" qui est la plus importante, de "la chapelle St Martial, St Cyr et Ste Julitte", et de"la chapelle Ste Sylve".

Ce déambulatoire, dont les piliers et les colonnes s'ornent de chapiteaux les plus anciens de la basilique, est appelé "tour des corps saints" car il présente à la vénération des fidèles une part des nombreuses et précieuses reliques que possède la basilique. Dans le mur extérieur des six travées du déambulatoire, entre les cinq chapelles rayonnantes, ont été creusées des niches destinées à accueillir les reliques des saints les plus populaires. Les armoires sculptées et dorées, installées au XVIIe siècle dans les chapelles voisines, renferment les reliquaires de ces mêmes saints. La chapelle d'axe, dédiée au Saint-Esprit conserve des statues du XVIIe siècle et un autel de Viollet-le-Duc.

En face, sur le mur extérieur de la crypte, ont été encastrés sept bas reliefs de marbre : un séraphin et un chérubin, ainsi que deux apôtres et deux anges encadrent un exceptionnel Christ en majesté entouré des symbôles des quatre évangélistes. Ce bas-relief, dont le style s'inspire des ivoires carolingiens, est contemporain du maître-autel roman consacré en 1096.

Comme pour l'autel, la paternité de cette oeuvre majeure de l'art roman est attribuée au grand sculpteur Bernard GILDUIN et à ses ateliers.

La plupart des reliquaires et des oeuvres d'orfèvrerie constituant le trésor de Saint Sernin ont disparu pendant la révolution.

La crypte supérieure, on trouvera la châsse de saint Honoré en cuivre argenté, vers 1517.

En face sont rassemblés les objets les plus anciens du trésor : notamment le reliquaire de saint Saturnin (début du XIIIe siècle) et le reliquaire de la Vraie Croix, en émail de Limoges (fin XIIe siècle).
Dans les quatre vitrines murales on pourra voir les diverses pièces d'orfèvrerie religieuse du XIXe siècle. 

 

La crypte inférieure présente dans les six chapelles les châsses de plusieurs apôtres, des saints Philippe et Jacques le Mineur, Simon et Jude,  Symphorien et Castor,  Jacques le Majeur, Edmond, Gilles, et le reliquaire de la Sainte Epine.

La "table-autel", sculptée par Bernard GILDUIN à l'occasion de la consécration de la Basilique par le Pape URBAIN III le 24 mai 1096, est l'une des oeuvres majeures de la production romane  qui participe à .

Depuis un millénaire, elle trônait dans le "choeur" où était célébrée l'Eucharistie, avant qu'elle ne soit déplacée en 1953 à la croisée du "Transept" où l'on peut toujours l'observer ; réalisée en marbre blanc des Pyrénées, elle comporte une inscription latine qui explique sa raison d'être et sa finalité, et, à titre exceptionnel, cite l'artiste qui l'a conçue et exécutée :

gilduin autel
La table-autel sculptée par Bernard GILDUIN à l'occasion de la consécration de la Basilique par le Pape URBAIN III le 24.05.1096

Une copie a été réalisée ; elle se trouve dans le transept septentrional où les visiteurs peuvent observer de près et admirer sa conception et la finesse de sa réalisation.

moulage
Moulage de la table-autel présenté au public dans le transept septentrional


Les services culturels de la ville de TOULOUSE la décrivent ainsi dans le mémoire destiné aux visiteurs :

Dans la revue municipale distribuée à chaque toulousain, le STUDIO DIFFEREMMENT qui réalise des notices historiées sur l'histoire des grands monuments, propose à ses lecteurs une reconstitution de la consécration de la Basilique par le Pape en 1096, le sculpteur, à genoux, présentant son oeuvre au Souverain-Pontife et à la délégation des officiels :

 Après la résurrection du Christ, les apôtres, ses disciples, partirent évangéliser le monde. L'évangélisation de la péninsule ibérique fut attribuée par la légende à saint Jacques.
Sa sépulture fut miraculeusement découverte, vers 820-830 en Galice, et les chrétiens d'Espagne firent de saint Jacques le porte drapeau de la reconquête des territoires occupés par les Maures musulmans.
Faire voeu de pélerinage, c'était se lancer dans une dangereuse aventure avec foi et courage. Les routes suivies étaient jalonnées de lieux sanctifiés par des reliques précieuses ou par des manifestations surnaturelles. Les pélerins de Compostelle étaient reconnaissables à leur bâton de marche (bourdon), et à la coquille qu'ils accrochaient à leur chapeau.
Venus de toute l'Europe, les chrétiens empruntaient l'un des quatre itinéraires principaux permettant de franchir les Pyrénées pour atteindre Compostelle.
Le plus méridional, partant de la vallée du Rhône, était appelé "Via Tolosana" à cause du passage obligatoire par Toulouse. 
A Toulouse, la basilique Saint-Sernin, au même titre que l'abbaye des Jacobins, la Cathédrale Saint-Etienne ou l'Hôtel Dieu Saint Jacques restent toujours des haltes jacquaires éminentes, essentielles et prestigieuses, d'un très haut niveau spirituel pour les pélerins empruntant la "via Tolosana" (la plus au sud, reliant Arles à Saint Jacques via Auch et le col du Somport), tant par la qualité monumentale et spectaculaire de l'architecture des bâtiments des XIe et XIIe siècle, que par le renom des saintes et saints dont elles recèlent les reliques.

Itineraire culturel

Les chemins de pèlerinage ont été déclarés par le Conseil de l'Europe, en 1987, "logos internationaux".

En 1998, ils ont été inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO sous la forme d'une série de monuments individuels d'une importante signification historique définissant le tracé des routes de pèlerinage en France (déjà l'Espagne avait obtenu en 1993 l'inscription du chemin de Saint-Jacques à partir des cols pyrénéens)..
De ce fait, la basilique Saint-Sernin est entrée dans le cercle prestigieux des monuments classés par l'UNESCO sur la route la plus méridionale vers Compostelle., la "Via Tolosana".



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