Evoquer l'achèvement des travaux qui depuis deux ans ont fait des allées Jean Jaurès à TOULOUSE un vaste chantier, c'est immanquablement parler de l'architecte et urbaniste catalan "star" Joan Busquets, choisi en 2010 par la municipalité socialiste, pour conduire un vaste plan de rénovation urbaine du centre-ville, dont le projet urbain global est publié à l'été 2014 sous le titre : "Toulouse, identité et partage du centre-ville".
Les allées Jean Jaurès constituent l'un des axes majeurs de cette rénovation qui s'achève en cette fin d'année 2019 : les voies de circulation ont été drastiquement réduites, les places de stationnement ont disparu remplacées par deux parkings souterrains.
Pour un coût de 20 millions d'euros, la moitié de l'espace public est désormais réservé aux piétons et s'articule autour d'un vaste espace central arboré, large de 17 mètres, long de 600 mètres entre la Place Wilson et la canal du Midi, dont la finalité est de devenir un lieu de promenade dans le centre-ville, où selon l'architecte, "les gens pourront s'asseoir pour parler, se promener, jouer avec les enfants". Afin de privilégier "le végétal", la Mairie a décidé qu'il ne comporterait aucune installation fixe. Car, par ailleurs, sur les côtés des allées, les trottoirs ont été élargis de 15 mètres pour recevoir terrasses et autres activités. Le voeu des concepteurs est de réunir sur ce vaste espace à la fois le charme des "ramblas" barcelonaises (BUSQUETS les nomme "ramblas jardin" !) et la largeur des trottoirs des Champs-Elysées.
Le monument mythique qui depuis 1853 constitue la signature des allées Jean Jaurès, la statue de Pierre-Paul RIQUET, concepteur et réalisateur du Canal-du-Midi, a elle-même été déplacée de quelques mètres et rejoint l'esplanade des "Ramblas" dont elle marque, du haut de son socle, l'extrêmité devant le Canal-du-Midi après sa rénovation dans les ateliers municipaux.
Depuis 1987, une fontaine monumentale, dominée par une oeuvre de 20 tonnes du sculpteur audois Arthur SAURA (il fut pendant 40 ans professeur des Beaux-Arts dans la ville), embellissait les allées Jean Jaurès ; cette oeuvre, que l'artiste voulait d'abord nommer "Garonne", a pris le nom d' "Evasion" ; elle représente une "sirène" stylisée, bien dans son style où courbes et mouvement dominent dans un jeu de pleins et de vides ; elle repose allongée sur une cascade d'eau qui s'écoule sur deux niveaux avant de retomber dans un bassin de même couleur qu'elle. Elle a pris place dans le cadre prestigieux de la Place d'Arménie, qui constitue un espace ouvert en demi-cercle sur les allées Jean Jaurès, devant l'ancienne église Notre-Dame des Grâces, de style florentin à la façade en pierre et brique, rénovée par KAUFMAN et BROAD, dont elle constitue le siège régional.
Elle y côtoie un "khatchkar", pierre de commémoration gravée, spécifique de l’art arménien, offert par l'ARMENIE à la ville de Toulouse et aux toulousains en remerciement de leur mobilisation et de leur soutien après le terrible séisme qui a frappé l’Arménie le 7 décembre 1988.